Cette année, le jour du dépassement tombe le 1er août. Un jour plus tôt qu’en 2023 et cinq mois plus tôt qu’il y a 50 ans. Mais c’est quoi le “jour du dépassement” ? Et pourquoi une boulangerie consacre son premier article à ce sujet ? Éléments de réponse.
Calculée par le Global Footprint Network, le 2 août 2024 correspond à la date à partir de laquelle l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la Terre peut reconstituer en une année (ses biocapacités). Autrement dit, l’humanité a péché plus de poissons, coupé plus d’arbres, extrait plus de minerais et de pétrole que la terre peut en reconstituer, émis plus de gaz à effet de serre qu’elle peut en absorber… Il faudrait 1,75 planète pour satisfaire nos besoins actuels de consommation.
Accélération et disparités énormes entre pays
En 1972, année où le rapport Meadows parut et conclut que “une croissance économique exponentielle était insoutenable dans un monde aux ressources finies”, le jour du dépassement mondial était le 25 décembre. Un peu plus de 50 ans plus tard, il intervient cinq mois plus tôt. Cette moyenne mondiale, stable ces sept dernières années, cache des disparités entre les pays et, bien évidemment, entre les catégories de populations au sein de ces pays. C’est le Qatar qui décroche la médaille d’or dès le 11 février. Les États-Unis ne sont pas en reste (14 mars), tout comme l’Union européenne (3 mai) et la France (7 mai). Le jour du dépassement tombe le 1er juin pour la Chine et le 24 novembre pour l’Équateur et l’Indonésie. Seule une cinquantaine de pays n’est – pour l’heure – pas concernée par ce fameux dépassement.
Empreinte globale : on coupe le pied en 6
Même si la méthode de calcul est imparfaite et que la communication sur ce “jour du dépassement” fait débat au sein de la communauté scientifique et militante (le site d’information Bon Pote, dédié au décryptage de la crise écologique y a consacré un super article), elle permet toutefois d’avoir une vue d’ensemble et des ordres (désordre ?) de grandeur de notre empreinte écologique. Elle est divisée en six grandes familles dont vous pouvez apercevoir l’impact dans le graphique ci-après (© WWF 2022).
Quelles sont les solutions ?
Un survol de ce graphique permet de comprendre quels sont les leviers d’action prioritaires pour réussir la transition écologique (réduire nos émissions de gaz à effet de serre, stopper l’artificilaisation des sols, préserver les zones de pêche et les forêts, réduire la part du pâturage et repenser le modèle agricole intensif). Cette année, le WWF – ONG française qui communique en collaboration avec Global Footprint Network sur le jour du dépassement – insiste sur la transition de nos modèles agricoles, qui représentent 20% de l’empreinte écologique mondiale. L’agriculture moderne, fortement mécanisée, intensive et gourmande en intrants chimiques, a par ailleurs de graves répercussions sur les émissions de gaz à effet de serre (méthane des ruminants, dioxyde d’azote des engrais et effluents d’élevage, CO2 des engins agricoles), la biodiversité et la pollution des sols et des ressources abiotiques (le non vivant nécessaire à la vie : eau, minéraux, azote) donc, à la fin, sur la santé et la sécurité alimentaire déjà instables dans un contexte de réchauffement climatique.
Une des solutions les plus impactantes : l’agriculture biologique. Une étude de l’INRAE estime que les agriculteurs français pourraient réduire de 42% l’utilisation d’intrants chimiques sans impacter leurs revenus économiques. L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation estime même que nous pourrions avoir une agriculture 100% bio à horizon 2050 à deux conditions : végétaliser davantage notre alimentation et réduire le gaspillage alimentaire. Le tout en favorisant une consommation locale, en circuits courts et de saison.
Pour y parvenir, nous devons évidemment toutes et tous faire notre part et être prêt·es à revoir ce qu’on met dans nos assiettes. Mais ne nous y trompons pas, les changements doivent aussi être structurels et organisés collectivement, sans quoi les efforts individuels (indispensables) resteront vains.
Dans le graphique ci-avant, réalisé par le cabinet Carbone 4 en 2019, on voit qu’agir à son échelle permet de réduire son empreinte carbone de près de 3 tonnes de CO2 eq. Pour un·e français·e, ça veut dire passer de 9,9 tonnes par an en moyenne à 7 tonnes environ. Quand on sait que l’objectif est d’atteindre 2 tonnes par personne par an à horizon 2050 (engagement mondial de l’Accord de Paris), on comprend que l’engagement individuel est un pré-requis mais qu’il reste insuffisant. Et on ne parle ici que d’empreinte carbone.
Je calcule mon empreinte carbone : https://nosgestesclimat.fr/
À deux mains ! souhaite faire sa part
Chez À deux mains !, nous souhaitons agir à tous les niveaux pour prouver qu’un commerce de quartier a son rôle à jouer. Au cœur de nos engagements : travailler des produits locaux, biologiques, de saison et achetés le juste prix à nos partenaires.
L’objectif ? Contribuer à la bonne santé de chacun·e et de celle de la Terre en pérennisant une agriculture durable sur notre territoire et éviter les intrants chimiques sources de pollutions de l’ensemble de notre environnement et des produits que nous mangeons.
Nous travaillons en parallèle sur notre impact au quotidien en minimisant nos déchets au maximum (expérimentation de la consigne, réduction au minimum des emballages, vente en vrac, compostage…) et en luttant contre le gaspillage alimentaire en ajustant nos quantités et en revalorisant nos invendus (ça fera l’objet de plusieurs articles). Entre autres engagements à retrouver dans “Notre philosophie”.
Cette transition, nous la réussirons avec l’ensemble de nos parties prenantes : clients, collaborateurs, producteurs, fournisseurs… en bref, l’ensemble de notre écosystème. Pour cela, nous partagerons ce type d’article et d’autres (recettes, astuces, conseils…) pour participer à la diffusion de la connaissance et ainsi vous informer pour vous montrer le rôle actif que chacun·e d’entre nous peut jouer pour un futur plus (en)viable.
3 août 2024
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